LA CULTURE DU MEPRIS , FONDS DE COMMERCE DU SUCCES DE MICHEL ONFRAY - 06 Mai
Il cultive le mépris et çà marche !
La philosophie de Michel Onfray est un athéisme matérialiste dans le cadre de la tradition philosophique européenne. L'affirmation est constante et cohérente. Elle est exprimée sans équivoque dans la phrase du Traité qui déclare que : « Cette philosophie cohérente [le matérialisme] rend absolument compte de tout le réel » (op. cit., p. 115). Nous en relevons les fondements.
Son manifeste hédoniste "la Puissance d'Exister " a vraiment de quoi nous laisser dubitatif.
"IL FAUT DECHRISTIANISER L'EPISTEME OCCIDENTAL..." prone t-il ! Rien que çà !!!
Le cap des trente livres passé,"" j'éprouve le besoin de faire le point sur la question de l'hédonisme. Si je devais le réduire à une interrogation, ce serait évidemment celle de Spinoza : "que peut le corps ? ". A quoi il me faut ajouter : en quoi est-il devenu l'objet philosophique de prédilection ? Puis, questions en cascade : comment penser en artiste ? De quelle manière installer l'éthique sur le terrain esthétique ? Quelle place laisser à Dionysos dans une civilisation totalement soumise à Apollon ? Quelle est la nature de la relation entre hédonisme et anarchisme ? Selon quelles modalités une philosophie est-elle praticable ? Que peut espérer le corps des biotechnologies post-modernes ? Quelles relations entretiennent biographie et écriture en philosophie ? Selon quels principes sont fabriquées les mythologies philosophiques ? Comment déchristianiser l'épistémè occidentale ? De nouvelles communautés sont-elles possibles ?
Mais de quel mal profond souffre donc ce philosophe-phobosophe ?
Répondre à ces interrogations appelle une série de développements constitutifs d'une pensée existentielle radicale.
D'où la subjectivité artiste, l'éthique immanente, l'esthétique cynique, la politique libertaire, le nietzschéisme de gauche, le matérialisme sensualiste, l'utilitarisme jubilatoire, l'érotique solaire, la bioéthique prométhéenne, le corps faustien, le hapax existentiel, la vie philosophique, l'historiographie alternative, l'athéologie post-chrétienne, les contrats hédonistes, autant d'occasions de réenchanter nos temps mélancoliques avec la proposition d'une pensée à vivre.
???? Quel charabia !
Une idéologie
Le premier fondement est une reprise de la conception développée par Feuerbach et reprise ensuite dans le marxisme. Puisque Dieu n'est pas, le discours sur Dieu ne saurait être considéré comme apportant quelque information ou quelque pensée objective. Le discours des penseurs et des croyants sur Dieu est vide. De sa lecture de Feurbach, M. Onfray a retenu que si le discours sur Dieu ne dit rien sur Dieu qui n'existe pas, il dit beaucoup sur l'être humain qui le profère. Cet être humain, le croyant confessant sa foi ou vivant les rites de sa religion, est bien réel. À l'oreille du philosophe athée, si ce qu'il dit n'apporte aucune vérité théologique, il a valeur anthropologique.
Ainsi le discours sur Dieu est-il un discours indirect que l'être humain profère sur lui-même et dans lequel celui qui sait entendre perçoit une information sur l'humanité de cet homme. Le langage et la pensée qui l'habite ne sont pas vides quant à ce qui concerne la vérité de l'homme.
C'est dans cet esprit que M. Onfray examine les monothéismes. Une illustration de cette thèse est donnée avec véhémence - et non sans réussir à amuser le lecteur - à propos du « paradis de Mahomet » ; là deux pages brillantes montrent comment les frustrations des nomades du désert les invitent à rêver des plaisirs auxquels l'austère désert leur interdit d'accéder et fantasmer un lieu où ces désirs se réaliseront sans fin ni entrave. L'islam réduit à un fantasme !
Ainsi en montrant comment les discours monothéistes sont enracinés dans le rêve, M. Onfray entend-il prouver que la référence à Dieu est non seulement une erreur, une illusion, voire une imposture, mais surtout la cause des malheurs qui ensanglantent l'histoire humaine.